Avec un départ à 22h, tous les coureurs en plus de 56h passeront 3 nuits intégrales sur le terrain. Ceux qui mettront entre 32h et 44h en auront tout de même deux complètes. Faut-il pour autant s’entraîner à courir de nuit ?
En quoi est-ce différent de courir la nuit ?
La visibilité est réduite au faisceau de la frontale, ce qui demande une attention particulière qui créé parfois de la fatigue. La lumière des frontales peut être blanche ou jaune. Perso, le jaune m’endort. C’est pourquoi je demande un faisceau blanc sur mes Armytek.
A part repérer la lumière d’autres coureurs, il est quasiment impossible d’anticiper sur le relief. Il est donc important d’étudier le parcours au préalable pour savoir ce qui vous attend un peu plus loin !
La fatigue de la seconde nuit réduit votre vue à un champ très étroit. Il peut être utile d’avoir une seconde frontale ou lampe torche à la main pour faire ressortir davantage le relief du sol, cailloux, ornières… et éviter ainsi les chutes tout en vous incitant à maintenir un rythme de déplacement plus vif.
Quoi qu’il en soit, l’important est d’avoir le choix des puissances pour les adapter à la situation. En ascension, pensez à réduire à moins de 200 lumens, comme sur chaque portion de route ou lorsque vous marchez sur un faux plat. En revanche, 300 à 400 lumens ne sont pas de trop si vous filez en descente ou sur toute partie technique. En modulant la puissance toute la nuit, je n’ai pas besoin de changer de batterie.
La qualité du matériel
De lui, dépendra votre tranquillité et votre performance. Par mesure de sécurité, j’emporte toujours une petite lampe de secours, environ 30g pour 250 à 300 lumens avec 2 heures d’autonomie.
Une lampe qui manquerait de puissance vous contraindrait à vous pencher pour mieux découvrir le terrain, ce qui entraînerait une fatigue musculaire importante en modifiant les appuis, et une perte d’énergie supplémentaire en vous énervant. Il est important de connaître l’autonomie de votre lampe. Un test facile consiste à la mettre en route le matin et à contrôler la durée de son éclairage. Inutile de courir toute une nuit pour vous en assurer ! Comme pour tout matériel, je conseille de tester avant utilisation, autant pour les réglages (serrage et orientation) que pour déterminer les modes qui vous conviennent.
S’entraîner de nuit
Afin de ne pas être totalement surpris, il est préférable de réaliser quelques sorties en partie nocturnes. A mon avis, rares sont les trailers qui s’élanceront sur la Diag sans avoir connu une course sous les étoiles 🙂
Il n’empêche qu’un petit rappel ne peut pas faire de mal. Boire de nuit sans quitter le chemin des yeux, ouvrir une barre, extraire du matériel de votre sac sans stopper votre course ; autant de gestes qui demandent une certaine habitude dans l’obscurité.
A trois semaines du départ, je vous déconseille de courir une grosse partie de nuit. Inutile de générer de la fatigue et de prendre des risques. Attention : les batteries et chargeurs externes ne voyagent pas en soute mais seulement en cabine, juste une question de règlement.
Cet article est signé Antoine Guillon, publié sur sa page facebook. Découvrez tous ses conseils pour le Grand Raid et le Trail en général sur son site web : https://www.6666occitane.fr/fr/livre-antoine-guillon-diagonale-des-fous-reunion.html