Soins du corps, prévenir des blessures

S’entraîner ne suffit pas à se préparer correctement à un ultra du type Diagonale des Fous si l’on ne prend pas soin de soi. Le volume des derniers mois place le coureur sur le fil du rasoir, parfois à la limite de la rupture si son alimentation n’est pas adaptée ou si son squelette est décalé. Anticiper est le maître mot du futur finisher, voyons comment mettre toutes les chances de son côté !

Une alimentation adaptée

La sollicitation excessive musculaire et tendineuse implique :

  • Une recharge optimale en protéines pour la restructuration des fibres musculaires.Qu’elles soient d’origine animale à base de poisson, œuf et viande blanche, ou végétale à base de lentilles, pois, pois chiches, fèves, soja et autres haricots, les protéines activeront la réparations des fibres cassées par les impacts répétés notamment en descente. Leur consommation offre l’avantage de recharger en fer, surtout associée aux aliments riches en vitamine C. Riches en minéraux, ces aliments sont parfaitement adaptés à la préparation d’un ultra.
  • Veiller à son équilibre acido-basique pour limiter le développement d’inflammations. Sans en faire une idée fixe, il convient de limiter les aliments acidifiants ou de les associer à d’autres bien basiques pour obtenir un équilibre qui maintiendra un climat neutre dans votre corps. Ceci permettra d’augmenter la charge d’entraînement sans risque de tendinite, ou contribuera à en guérir rapidement si le mal est déjà fait. Personnellement, j’évite les charcuteries, les laitages de vaches, les sucres rapides, les farines blanches, la viande rouge et les alcools. La consommation de lé. gumes et fruits vient contrebalancer l’acidité présente dans les autres aliments. Il est donc possible de s’offrir quelques jokers en faisant la part belle à la verdure !
  • Recharger les batteriesBien sûr, piocher dans les réserves à une fin ! Il faut donc consommer des glucides et des oléagineux pour compenser les pertes. Les personnes sensibles au gluten préfèreront le quinoa et le riz au blé. Je ne m’étendrai pas sur ce sujet à rallonge, l’essentiel étant que chacun soit en mesure de remettre à niveau ses réserve de sucres lents, tout en veillant à assaisonner ses plats d’huile d’olive en priorité, puis de sésame ou colza, noix éventuellement, et en consommant régulièrement des fruits secs (amandes, noix, noisettes, noix de pécan ou de cajou).

Contrôler son équilibre postural

A moins de deux mois du départ, il est important d’être à l’écoute de son corps. L’apparition d’une gêne tendineuse lors des grandes sorties peut signaler un léger décalage. Je n’hésite pas à consulter un ostéopathe pour contrôler mon équilibre. Idéalement, sauf à cause d’une chute proche de l’objectif, je fais en sorte de ne plus modifier ma posture à moins de trois semaines du départ.

Prendre soin de ses pieds

Nos pieds sont un des facteurs limitant de la réussite du GRR. Le terrain rocailleux et les changements climatiques s’acharnent à les malmener. Nous sommes à présent dans le bon créneau pour les endurcir et les assouplir afin d’éviter ampoules et crevasses.
Une méthode simple consiste pour les tanner à les frotter chaque matin avec du zest de citron. Ca tombe bien, car il est bon de se presser un jus de citron au petit déjeuner (un demi), en l’allongeant d’eau tiède.
Ceci ne suffit pas ; une peau trop sèche se craquellerait. Le soir, appliquer une crème hydratante et assouplissante. Personnellement, pour le Marathon des Sables (la seule fois où j’ai cherché à protéger mes pieds) je me massais les pieds avec de l’huile d’olive.

Le choix des chaussures

Afin d’éviter les échauffements, décidez dès maintenant de la (ou des) paire(s) de chaussures que vous utiliserez. Il vous reste encore quelques longues sorties pour conforter votre choix.

Le serrage des chaussures

Prenez garde au serrage de vos chaussures. Bien que très répandue, la manie de les lacer fortement au niveau du coup de pied est très néfaste en endommageant le tendon du releveur, ce qui déclenche souvent des tendinites. Idem pour l’avant pied ; un serrage trop fort comprime la voûte plantaire et occasionne des douleurs vives. Apprenez à desserrer vos chaussures et à laisser à vos pieds davantage de liberté.

Cet article est signé Antoine Guillon, publié sur sa page facebook. Découvrez tous ses conseils pour le Grand Raid et le Trail en général sur son site web : https://www.6666occitane.fr/fr/livre-antoine-guillon-diagonale-des-fous-reunion.html

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